Horror Stories

An Infern


--- An Infer---
De : Christelle Rousseau

Genre : fantastique / roman choral
Pages : 338
Éditions : Artenmots

Résumé : Un couple, ébranlé par un drame dévastateur, se trouve au bord de la rupture. Dans une tentative désespérée de guérir leurs blessures, Alex et Ingrid prennent la décision de quitter leur vie passée pour s'installer dans une vaste maison bretonne. Cependant, ils sont loin de se douter que l'horreur les guette à chaque coin de cette demeure autrefois paisible.
Au fur et à mesure que le temps passe, Alex devient de plus en plus obsédé par l'idée que sa femme sombre lentement dans la folie. De son côté, Ingrid est convaincue que la maison recèle un sombre secret, une présence sinistre qui se cache dans l'ombre.
Entre réalité et démence, la frontière devient de plus en plus floue, les plongeant dans un cauchemar terrifiant où l'énigme de la maison en Bretagne se mêle à leur propre tourment. Leur lutte pour la vérité et la survie les entraîne dans un tourbillon de peur, où chaque ombre dissimule une menace.

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Merci à l’auteure pour sa confiance
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Bonjour amis lecteurs ! Bienvenue dans le sombre monde de Christelle Rousseau et sa maison infernale où dansent les fantômes perdus.

An Infern, c’est un roman choral (et ça, on aime ou on aime pas, perso s’pas ma tasse de café mais j’aime aussi découvrir les choses) à trois voix et quelques. Quelques ? Oui, les morts aussi ont le droit à la parole, non mais dites… la discrimination ça va bien deux minutes hein.
C’est la voix d’Ingrid, qui a perdu son bébé et qui perd l’amour de sa vie.
C’est la voix d’Alex, auteur, qui a foiré sa vie de couple et de papa par bêtise et qui n’assume pas.
C’est l’histoire de Julien, leur fils, entre les deux.
Et c’est l’histoire des morts. De la maison aussi.

Perdre un enfant… je ne sais plus qui a dit : « Il y a un mot pour les enfants qui ont perdu leurs parents. Mais pas pour les parents qui ont perdu leurs enfants. »

Et cette phrase est le déclencheur de l’horreur que va vivre la famille pendant des mois. Perdre leur enfant, leur maison, leur relation et fuir. Fuir pour revivre, pour réparer, pour oublier… et tout ça, tout ce dans quoi ils sont plongés, pour tenter de rester à la surface, va mal se passer.
On tourne autour d’eux au fil des jours comme les âmes qui flottent dans leur maison. On voit les vivants s’écharper, les morts arriver. On voit Ingrid qui sombre dans une abîme sans fin et Alex qui ne veut pas voir, lui. Et Julien qui subit, son adolescence hachurée de mille petites morts.

Le pardon, le deuil, la souffrance mentale, l’éloignement, la famille, le déchirement, l’espoir… tant de mots qui définissent cette famille qui surnage pour se sortir, sans réelle envie au final, de ce bourbier infect dans lequel elle s’est lancée à corps perdus. Les jours se suivent dans le noir, les nuits se suivent dans les fantômes et qui est sain, qui est fou, qui dit vrai, qui…

Le livre se coupe par endroits pour raconter aussi l’histoire d’autres personnes, aux histoires intéressantes qui se rejoignent. Tout prend sens et la fin prend sens.

Dans l’ensemble, l’histoire m’a accrochée. Mais ça se termine là pour moi.
Ce paragraphe, en plus de se vouloir constructif pour l’auteure, est aussi à la visée de la ME qui l'a éditée.
Hélas, beaucoup de points négatifs ont été soulevés, à commencer par l’incohérence des dates qui ne correspondent pas toujours au récit dans sa continuité. Ensuite les personnages qui ont des dialogues parfois redondants : c’était souvent les mêmes accusations et les mêmes conclusions, se qui fait perdre l’envie de continuer parfois (du moins pour moi)

J’ai souvent décroché à cause d’un manque certain de descriptions qui permettent de « vivre » les scènes plutôt que de les voir de haut, sans conviction. Et je passe en surface aussi pour dénoncer le manque de travail éditorial de la ME au détriment de l’histoire de l’auteure : les incises en majuscule, et les nombreuses syntaxes non revues, les incohérences qui sautent aux yeux. Tout cela aurait pu être évité avec un bon accompagnement. C’est dommage.

Pour conclure cette chronique, du fond de mon antre, je ne dirais pas que je recommande chaudement l’ouvrage, mais il mérite à être retravaillé parce qu’il pourrait dévoiler de bonnes surprises (ceci est un encouragement pour l’auteure qui a de bonnes idées.)
Cependant, si vous avez envie de légèreté et de lire un roman peinard au coin du radiateur (vous collez pas dessus, j’ai essayé et ça fait mal) pourquoi ne pas tenter le coup ?

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Pour trouver le livre : sortie en décembre 2023

Pour trouver l'auteure : Christelle Rousseau sur Tweexter