Iriez-vous dans les bois ?
C’était par une sombre nuit d’orage. ^
Mon frère et moi, enfin surtout lui, avions eu la malheureuse idée de prendre un raccourci à travers les bois.
Les bois ?
En plein orage ?
Oui.
Toutefois ce n’était pas là le plus inquiétant. Non, le plus inquiétant était que dans ses bois il n’y avait rien pour éclairer votre chemin, nous plongeant dans une totale obscurité car avec les denses feuillages la lumière lunaire ne passait absolument pas.
Nous devions avancer lentement voire presque à tâtons, de crainte de tomber sur quelque chose. Le vent soufflait à mes oreilles comme une plainte fantomatique et le moindre bruit comme un chuchotement de feuilles ou bien une branche qui craque non loin me faisait sursauter.
J’avais aussi peur que la foudre ne vienne frapper un arbre et y mette le feu. Tout, dans ces bois, suffisait à me rendre paranoïaque et mon esprit trop imaginatif avait commencé à me jouer des tours.
On avait entendu d’étranges rumeurs sur les lieux. Mon frère n’y croyait bien sûr pas mais moi, crédule que j’étais, je redoutais le pire.
Cette sensation que quelqu’un vous suit, qu’une main est en train de se tendre, vous la connaissez ?
Y croyez-vous ?
Vous vous retournez et elle n’est plus là, c’est vrai mais êtes-vous bien certains et certaines qu’il n’y avait rien ? La crainte que si vous ne vous retournez pas, elle vous attrape vous monte à la tête et vous vous mettez à psychoter. Elle vous suit jusque chez vous et même tard la nuit quand vous dormez, car elle est toujours là et ne vous lâche pas…
Sur ce, moi je vous dis bonne nuit. Et si vous êtes passés par les bois comme moi et que vous le sentez chatouiller vos pieds, dîtes vous que je vous aurai prévenu.